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Les Mots d'Ève

31 janvier 2022

Chris Haughton : une masterclass

Très régulièrement, je me perds dans les méandres merveilleux du site Ricochet-jeunes.org.
Et ce matin, avec mon thé j'ai savouré un bel article sur une masterclass donnée par Chris Haughton en marge de la foire du livre de Franckfort en teaser de la foire de Bologne (vive l'Europe quand les italiens propose un irlandais en Allemagne !!)

Alors deux choses :
Tout d'abord, je rêve d'aller à la foire de Bologne et à la foire de Franckfort mais bon les finances, le covid, les finances, l'ouverture aux seuls professionnels du livre, le timing, les fin...
Imaginez : des rencontres avec des auteurs, des illustrateurs, des éditeurs c'est un peu une sorte de paradis sur terre. Donc quand on me propose de vivre même par procuration une masterclass, je suis aux anges.

Ensuite Chris Haughton !!  J'adore ses illustrations reconnaissables entre toutes, ses couleurs chatoyantes et ses textes simples mais qui parlent tellement aux enfants et aux plus grands.

Bref, ce matin j'ai adoré mon thé et j'ai appris plein de choses.

 

"Je mets deux ans à créer un album que l'on peut lire en deux minutes"

Vive l'Europe: en octobre dernier, la Foire du livre de Bologne a invité l'Irlandais Chris Haughton à prodiguer une "classe de maître" à la Foire du livre de Francfort. Installé au premier rang, Ricochet faisait partie des élèves et livre aujourd'hui son devoir, pardon son compte-rendu.

https://www.ricochet-jeunes.org

 

J'ai appris qu'il a débuté comme illustrateur pour la presse et l'édition (The guardian ou Pomme d'Api ... oui deux ambiances ...)

J'ai appris qu'il a travaillé dans le commerce équitable, bénévolement pour People Tree et en co-fondant la firme de tapis Madebynode. C'est d'ailleurs d'une carte faite pour People tree que lui viendra l'inspiration pour "Un peu perdu".

J'ai appris qu'il a voyagé, qu'il a d'abord été édité en Corée du Sud.

J'ai appris que le maitre cite souvent d'autres maitres comme Maurice Sendak ou Léo Lionni. Et franchement c'est bon de savoir que nos héros ont les leurs.

J'ai appris qu'il veut que ses lecteurs soit actifs, participatifs. Qu'il voit ses livres comme des dialogues, des ouvertures à la parole et au questionnement. Nous en avons l'exemple parfait avec la fin ouverte de son album "Oh non George". Il aime instaurer une sorte de suspens dans ses histoires : nos petits brigands arriveront-ils à attraper un oiseau dans "Chut! On a un plan".

J'ai appris qu'il a fait une application mobile pour aller plus loin, pour rajouter de la musique et du mouvement dans son oeuvre.

J'ai appris aussi qu'il a fait des documentaires (non traduits en français) sur des thèmes plus durs mais toujours avec la douceur de son trait. Faire passer des messages, s'impliquer.

En fait, j'ai découvert un homme bien derrière un auteur-illustrateur talentueux.

Je vous encourage vivement à lire cet article et ensuite à aller faire un tour sur le site internet de Chris Haughton.

 

home page - Chris Haughton

Designer and illustrator Chris Haughton

https://www.chrishaughton.com

Avec ou sans thé, c'est vous qui voyez !

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20 décembre 2021

Oh ! il neige ...

En cette période froide, bien souvent on me demande de lire des livres sur la thématique de l'hiver.
Et bien souvent, je râle in petto (oui peut-être aussi parfois à haute et intelligible voix ) que la littérature jeunesse ne propose pas beaucoup d'album hivernaux sans neige. Comme si le manteau neigeux était l'unique représentation de cette saison froide.

Mais pour une fois, je suis tombé sous le charme d'un album neigeux.
J'ai découvert la couverture de Oh ! Il neige ... et je suis tombée amoureuse de ce paysage campagnard recouvert de poudreuse.

Des auteurs et illustrateurs Cédric Ramadier et Vincent Bourgeau, je connaissais plutôt les albums autour des émotions ou sur les loups qui me ravissent autant qu'ils m'amusent.
Mais là, ils m'ont surprise et enchantée par la beauté des illustrations et par ce texte joueur.

Ohilneige

Le principe est simple, des animaux que l'on devine dans la nature apparaissent au fur et à mesure, chacun occupé à chercher quelque chose autour de lui. Une hermine, un renardeau, une perdrix et un lapin se retrouve donc avec leurs trésors pour faire un magnifique bonhomme de neige.

AldoJulieAlineetLucien


Et le livre pourrait être juste cette histoire d'amis qui s'amusent en hiver. Sauf que régulièrement, dans une autre typographie le narrateur nous rappelle que "Oh ! Il neige ..." et même qu'il neige de plus en plus. Et effectivement, le paysage se modifie de page en page passant de tons de verts, bruns et roses à un panorama blanc. Même l'hermine, le renard et la perdrix perdent leurs couleurs pour retrouver leur camouflage d'hiver. Et c'est une autre histoire qui se raconte, celle de la nature et de la beauté de cette saison blanche.

Typo

En atelier, je lis cet album en deux fois. D'abord, nous nous amusons avec les enfants à trouver les protagonistes, à deviner ce qu'ils cherchent et nous admirons avec bonheur le bonhomme de neige. Et puis je reprends à la première double-page en leur disant que cette fois-ci on va juste regarder le paysage et voir ce qui se passe. Et un petit miracle se passe. Je vois leurs yeux qui découvrent cette campagne changeante de page en page et un silence se fait au fur et à mesure que la neige tombe et recouvre tout. 

Ilneigeencore

Un album magique, paru pour la première fois en 2019, je ne l'ai découvert que cet automne et depuis je ne râle plus ( ... moins) sur les livres d'hiver qui me parlent de neige.

Ilneigebeaucoup

Oh ! Il neige
Cédric Ramadier, Vincent Bourgeau
Ed. Loulou & Cie

11 octobre 2021

Octobre : mois de l'imaginaire

Je lis.

Je lis des albums jeunesse parce que c'est mon travail.
Je lis des romans adultes parce qu'il parait que je suis grande.
Je lis des essais parce que de temps en temps j'aime bien m'instruire.
Mais en fait, c'est pas vrai, je lis parce que j'aime ça.
Parce que entre ces pages, je peux m'évader, je peux vivre des aventures, des drames, des romances. Je peux me révolter. Je peux pleurer. Je peux vivre mille vies.

Et de tous les genres, un me plait presque plus que les autres, c'est le roman jeunesse.

Alors tout d'abord mettons les choses au clair : un roman jeunesse n'est pas un sous roman, ce n'est pas un roman pour adultes mais en plus simple, ce n'est pas un livre de grands édulcoré. Non un roman jeunesse c'est un vrai livre, avec de vraies histoires qui vous procureront de vraies émotions.

En fait un roman jeunesse, c'est un roman quoi.

Mais avec l'arrivée il y a quelques années de la catégorie "Young adults" on a réussi à étiqueter un truc qui auparavant était libre.
Maintenant si dans un roman vous croisez un troll, une fée allez zou c'est de l'heroic fantsy donc "young adults". (Du coup, toute une floppée d'adultes se sont mis à errer en bibliothèque et en librairie à la recherche de leur rayon et se sont retrouvés fort surpris à la section jeunesse.)
Votre livre met en scène une société oppressive dans un futur flou, hop hop hop dystopie donc "young adults".
Les héros de votre roman sont des jeunes entre 12 et 20 ans, ha ben c'est évident ils ne sont pas grabataires donc paf "young adults".
J'exagère à peine.

Le truc c'est que certes ça a ouvert un champ des possibles aux adolescents qui se sont vus proposer pléthore de romans ces dernières années; 
mais ça a aussi fermé ce secteur à pas mal d'adultes qui ne se sont plus sentis concernés par cette littérature pourtant riche et qui se sont peut-être sentis infantilisés par cette catégorisation.

Pourtant, il me semble que ces romans posent toutes les grandes questions de notre société : la dystopie nous fait réfléchir à ce que l'on attend d'une communauté, cette recherche du modèle parfait qui peut dégénérer doucement en une dictature, l'heroic-fantasy met en scène des quêtes épiques où le cheminement dévoile un peu de nous et des autres, ces combats de jeunes gens, ces aventures entre adolescents permettent à nos auteurs de nous offrir des héros intrépides, révoltés parce qu'en construction, en recherche de leur propre identité, pas encore formatés par une société qui cherche à les englober.

Le roman jeunesse est frais, vif mais il n'est pas forcément léger et sucré. 
On ne sort pas idemne d'un livre de Lois Lowry ou de Sarah Cohen-Scali. 
Le roman jeunesse peut être drôle, peut être déchirant, peut être déroutant mais il n'est jamais à prendre à la légère.

Et pour nous inciter à plonger dans cette littérature merveilleuse, le site Ricochet nous propose une vingtaine de titres à découvrir en ce mois d'octobre, mois de l'imaginaire.
Parce que oui, le mois d'octobre est le mois de l'imaginaire !! 

20 titres aussi variés que peut l'être la littérature jeunesse.
Sur ces 20 titres, j'en ai adoré deux (La passe-miroir et Six of crow) et j'ai hâte de découvrir les autres.

Sur ce, je vous laisse filer en médiathèque ou en librairie pour assouvir vos envies de young adults !

Mondes imaginaires: 20 romans pour s'évader

1. Le phénomène Philomène, d'Emmanuelle Cosso et Nathanaël Ferdinand, Sarbacane, 2017 Dès 9 ans Anatole est le type d'enfant et d'élève au tempérament de doux rêveur qui rend les adultes chèvres. Pourtant, Juliette, une fille de sa classe, est tombée sous le charme. Elle est la seule à deviner les aptitudes cachées d'Anatole.

https://www.ricochet-jeunes.org

 

27 septembre 2021

Reflexions

Il y a quelques temps, j'ai eu une discussion intéressante ( tendue, surprenante, je ne sais ...) sur le contenu de mes listes de lecture.
Je vous explique !

Lors d'un atelier en une journée ensoleillée, nous abordions le vaste thème de la famille.
Avec l'aval de la responsable de l'établissement, j'ai abordé la famille dans toute sa diversité à savoir un papa, une maman, un parent seul, deux papas, deux mamans et puis bien sur tout le reste du clan les frères, les soeurs, les grands-parents, bref la totale.
Dans certains lieux où je sévis, nous avons une sorte de petit temps de discussion entre adultes professionnels pour que je puisse expliquer mes choix d'albums et pour répondre à des questions sur la pratique du livre et sur la littérature jeunesse.

Me voilà donc en fin de séance en train de mettre en avant mes albums préférés dont Mes deux papas (de Juliette Parachini-Deny et Marjorie Béal aux éditions Tom Poche) et Tango a deux papas et pourquoi pas (de Béatrice Boutignon aux éditions Le Baron Perché) quand une professionnelle m'assène qu'elle ne se voit pas lire ça. Que ça n'a pas d'intérêt dans son quotidien, qu'elle ne voit pas pourquoi elle devrait avoir ça dans sa bibliothèque.

Alors pour être honnête, en moins d'une seconde je me suis sentie crispée et j'ai failli me mettre sur la défensive mais ça aurait été oublier mon devoir de pédagogie.

L'autre sujet que je souhaitais aborder ce jour-là avec ces dames était de ne jamais se forcer à lire quelque chose si elles ne s'y retrouvaient pas. 
Et donc j'ai pu faire d'un pierre deux coups. Je vous livre ici mon point de vue :

A mon humble avis, la littérature jeunesse est un reflet de la société actuelle et cette société avançe que cela plaise ou non.
Les albums jeunesse proposent maintenant de beaux albums sur les familles homoparentales et mon devoir de médiatrice du livre est de proposer ces albums mais bien-sur libre à chacun de les lire ou pas. Ils sont dans mes bacs de livres, ils figurent dans mes bibliographies parce qu'ils font partie de l'offre éditoriale mais le choix final appartient au lecteur. Il ne s'agit pas de militantisme forcené.

Par ailleurs la lecture à des enfants ne doit pas se faire à contre-coeur ou en tous les cas le moins possible et si un album heurte notre philosophie libre à nous de ne pas l'acheter ou l'emprunter. Si un album réveille des douleurs personnelles, on peut expliquer à l'enfant que pour l'instant on ne se sent pas encore prêt à lire cet album. Un livre lu dans la douleur, dans la colère n'aboutit à rien de bon. Ni pour le lecteur, ni pour l'enfant.

Toutefois, il y a un positionnement du professionnel qui ne peut pas à lui tout seul décider de ce qui est bon ou pas pour les enfants en matière de livre. Nous ne sommes pas sur des critères quantifiables, sur des paramètres de sécurité où suite à une formation on sait ce qui est autorisé ou pas.

En crèche tout comme en garde à domicile, il me semble que nos convictions personnelles doivent être mises de côté et notre offre culturelle se doit d'être aussi ouverte que possible.

Nous naviguons donc sur ces eaux troubles où se côtoient notre devoir de neutralité, notre devoir de proposer un choix vaste et diversifié à des enfants en construction et nos convictions personnelles parfois mises à mal.

Dans ce que m'a dit cette professionnelle, je peux entendre qu'elle ne se voyait pas lire ces albums, mais j'ai du mal avec son refus d'avoir ces livres dans sa bibliothèque et son déni devant l'intérêt de tels ouvrages.

Alors je l'ai rassurée sur sa possibilité de ne pas tout lire, je lui ai conseillé de discuter avec les parents dont elle a les enfants en garde mais je lui ai aussi dit que ces albums reflètent une réalité qui ne lui plait peut être pas mais qui est là et que tout l'intérêt de la littérature jeunesse c'est de nous montrer le monde dans lequel nous vivons.

Nous ne nous sommes pas quittées amies, mais c'est pas le but de ces ateliers, mais nous ne nous sommes pas quittées fachées non plus.
Ces moments d'échange, de médiation servent à ça, à nuancer les propos, à expliquer des positionnements, à aider à faire les pas de côté.
Pour les équipes professionnelles comme pour moi.

 

 

 

 

 

23 septembre 2021

Santé et lisez !

Pour votre santé, lisez !

Oui bon, c'est pas que moi qui le dit, les belges sont d'accord avec moi et eux ils mettent en place des actions dans les écoles pour le prouver.
Défi : lire 15 minutes par jour.

Lire, c'est s'évader, c'est faire redescendre le stress, c'est du temps pour soi, c'est rencontrer un auteur, c'est vivre dans les mots d'un autre, c'est pouvoir échanger avec d'autres une fois le livre fermé.

Les écoles ont fait ce merveilleux constat : les enfants qui ont participé à ce défi étaient plus curieux, plus enclins à dialoguer, plus concentrés.

Alors forcément, on se demande si ce ne serait pas une bonne idée de généraliser ce défi. D'en faire une normalité et pas juste dans les écoles.
Et si au collège, au lycée, dans les entreprises on lisait 15 minutes par jour.
Si tout le monde avait une pause repas, une pause café et une pause lecture.

Ce serait beau, non?

Pour votre santé, et pas que mentale, 15 minutes de lecture par jour !

L’opération Tout le monde lit relance sa campagne de sensibilisation à la lecture dans le cadre de la journée mondiale du livre du 23 avril. À cette occasion, tout un chacun (des enfants aux grands-parents en passant par les écoles, les entreprises…) est invité à prendre 15 minutes de son temps pour lire.

https://actualitte.com



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4 août 2021

A-A-A-A-Atchoum

Soyons honnête, cet été n'est pas que soleil et chaleur et je me suis retrouvée avec mon pull, mes grosses chaussettes et un mouchoir à la main à regarder par la fenêtre passer les gros nuages.
J'ai trouvé cela un peu incongru en ce début du mois d'août et ça m'a fait penser à un joli album.

Pas un album sur la pluie, je vous réserve ça pour l'automne ou le printemps lyonnais.
Mais un album sur le rhume, le coup de froid et l'amitié.
Ce merveilleux album A-A-A-A-Atchoum avec ses illustrations subtiles, sa narration presque désuète mais tellement charmante.
Amos, un vieux gardien de zoo qui prend soin de tout le monde, tout le temps se réveille un matin bien malade.
Cloué au lit, pas possible aujourd'hui de jouer aux échecs avec l'éléphant, de faire la course avec la tortue, de tenir compagnie au timide manchot, de prêter son mouchoir au rhinocéros ou de raconter des histoires au hibou.
Mais cette fois, ce sont tous les pensionnaires du zoo qui vont venir lui tenir compagnie et l'aider à aller mieux.
Une jolie aventure avec ces animaux reconnaissants qui prennent le bus pour aller soutenir leur ami.

Un album très beau, très doux à lire les jours de pluie, les jours de rhume et tous les autres jours de l'année.

 

A-A-A-A-Atchoum de Philip C.Stead et Erin E. Stead aux éditions Kaléidoscope

20 avril 2021

Anton et les rabats-joie

Anton et les rabat-joie, c'est tout ce que j'aime dans un album jeunesse : des chipouilleries entre mômes, des illustrations à la fois simples mais parlantes, des dialogues complètement réalistes, un soupçon de scandale et de l'humour.
Ole Könnecke nous offre une tranche de vie enfantine, une dispute entre enfants comme il y en a tant chaque jour, de la mauvaise foi en quantité et l'utilisation immodérée du mot "Mort".
Mot tabou par excellence, mais qui ici perd son côté anxiogène parce que c'est aussi ça être un enfant, c'est utiliser des mots tellement immenses dans un contexte tellement ludique. Bien sur qu'ils sont mort ou plutôt ils font les morts, ils ne bougent plus, ne parlent plus, ne sentent pas la pluie bref ils boudent !
J'adore lire cet album d'abord parce qu'on peut faire plein de voix et puis parce que je m'émerveille de voir les enfants rire, sourire et passer complètement au dessus du mot "mort". Les adultes présents ont toujours un premier réflexe de tension qui s'évapore au fur et à mesure que la lecture avance et que les petits rient.

Dévorez sans retenue cet album d'Anton et puis faites comme nos héros à la fin, offrez-vous un jus de pomme et un gâteau, ça fait toujours du bien.

 

Anton et les rabat-joie de Ole Könnecke aux éditions L'école des loisirs

31 mars 2021

Amour Caillou

En ces temps de distanciation sociale, lire quelques livres sur les câlins et les bisous procure un sentiment doux amer.
J'en entends certains dire qu'on se transforme en caillou à force de ne pouvoir étreindre personne.

Mais vous savez quoi les bisous cailloux, ça existe, c'est beau, c'est fort, c'est immuable.

Dans le bel album Amour Caillou de Grégoire Solotareff, les éléments vont se faire se rencontrer deux cailloux qui n'auraient jamais du se croiser.
Et comme ça, d'un coup avec un souffle de vent, deux gouttes de pluie et trois pas de danse, nait l'amour au creux d'une vallée.
C'est un album simple et fort.
Il accroche les tout-petits avec un visuel contrasté, des phrases courtes et il nous embarque avec Pierre et Mica qui s'aiment au fil du temps.

Je vous laisse le découvrir et l'apprécier.

26 mars 2021

Louna et le château de sable

Il y a des enfants que nous adorons mais chez les autres.
Vous savez, ceux qui nous font rire, qui nous surprennent, qui nous épatent par leurs réparties, leurs idées qui fusent à mille à l'heure suivies d'une mise en place immédiate, ceux qui n'arrêtent jamais même à minuit moins cinq.
Ces enfants de copains, de voisins qui nous font sourire mais dont secrètement nous sommes soulagés de ne pas être le parent.

Et bien Louna, c'est ce genre d'enfant.
Adorable, pleine d'idée, pleine d'audace, avec des copains aussi motivés qu'elle.
Une gamine qui se fait rire, qui nous fait rire, qui nous rappelle un peu, parfois beaucoup les gremlins que nous essayons d'éduquer à la maison.
Mais une môminette que nous sommes ravis de ne pas avoir 24h/24 à domicile.

Avec Louna, Marie Quentrec nous offre des albums drôles, touchants, emplis de vécu qui nous parlent autant qu'ils parlent aux enfants.
Les dialogues, les situations, les réactions de chacun sont au plus près de ce que nous vivons.
Qu'elle essaye de faire un gâteau, qu'elle joue avec son doudou ou bien qu'elle envisage une escapade dehors, dans chaque album Louna et ses parents sont criants de vérité.
On s'amuse avec elle, on compatit, on comprend les parents, on accompagne chaque moment et on rit parce qu'au final ce n'est pas notre enfant.
Le notre rit en lisant l'histoire avec nous et on se dit que tout compte fait, notre situation est gérable !

22 mars 2021

Premiers printemps

Il y a des albums qui vous enchantent sans que vous sachiez pourquoi.
En fait c'est pas tout à fait ça.
Ils vous enchantent mais pour tellement de raisons que vous n'arrivez jamais à pointer exactement ce qui vous plaît le plus.

Premiers printemps d'Anne Crausaz aux éditions MéMo est de ceux-là.

Il y a d'abord ces illustrations éclatantes de couleurs, de luminosité qui vous plongent à chaque page dans une atmosphère nouvelle.
Ce graphisme si particulier d'Anne Crausaz entre rondeur et géométrie qui cependant reste d'une justesse folle.
On s'émerveille devant un merle, une bogue de châtaigne ou les fleurs d'un lilas sans pouvoir se tromper un seul instant.
Il y a aussi cette idée merveilleuse de parcourir les saisons avec nos sens, les craquements des feuilles séchées, les odeurs de menthe et de verveine, le gout des cerises, le brouillard qui gomme tout. L'idée de regarder le temps qui passe avec nos mains, nos nez, nos langues, nos oreilles, vivre chaque instant pleinement.
Et puis il y a Raymond.
Et puis il y a la musicalité des phrases d'Anne Crausaz, ces phrases courtes, pleines de sens. Ces phrases qui nous portent, qui roulent dans notre bouche.
Et il y a aussi ce livre aux pages épaisses, au papier qui résiste sous doigts, parce que les éditions MeMo proposent toujours de beaux objets, parce qu'un livre pour enfant pour eux c'est un contenu beau et intelligent mais c'est aussi un objet précieux.

Alors en ces jours qui rallongent, qui s'illuminent, lisons Premiers printemps et savourons le temps qui passe.

 

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